par Agathe, le 1 avril 2013
C’est en Ethiopie, « le berceau de l’humanité », qu’Al Jazeera a découvert que ses pages en anglais faisait l’objet de censure. Les données fournies par Google Analytics (outil d’analyse d’audience), le prouvent : le trafic de ces pages est passé 50 000 hits au mois de juillet 2012 à seulement 114 en septembre 2012.
Pourquoi les autorités éthiopiennes ont limité le trafic du site web d’Al Jazeera? Car celle-ci avait couvert les manifestations d’Ethiopiens qui critiquaient l’influence des autorités dans la nomination de leaders religieux. Ainsi, dès la publication de ces informations sur le site de la chaîne qatarie, le trafic des pages a significativement baissé en Ethiopie.
Ce n’est pas la première fois que la liberté de la presse dans ce pays se trouve attaquée : Reporters Sans Frontières (RSF) a noté sa déterioration depuis 2009, date à laquelle une loi antiterroriste a été votée… celle-ci a permis la condamnation de plus de 10 journalistes.
De plus, fin 2012, la société d’État Ethio Telecom s’est permise d’installer un système pour bloquer l’accès au réseau TOR : The Onion Routing est un réseau ouvert de chat en ligne qui permet aux utilisateurs de rester anonymes. Les autorités éthiopiennes n’ayant pas apprécié cette possibilité de communiquer librement, ont alors adopté la méthode appelée le Deep Packet Inspection. Utilisée en Chine et en Iran, elle permet de filtrer les flux d’informations sur internet.
Ainsi, les utilisateurs de Skype, de VoIP ou d’autres logiciels de téléphonie via internet sont passibles de plus de quinze ans d’emprisonnement.
On ne peut que se désoler (sans s’étonner) de voir que France Télécom, qui assure depuis deux ans la direction de la compagnie publique Ethio Telecom, soutient ces procédés. Selon Jean-Michel Latute, détaché de France Télécom et PDG de la société éthiopienne, « Ca a été une décision ‘des ministères’, on n’a rien à voir là-dedans. »
Et ces procédés ne seraient utilisés que pour empêcher les téléchargement abusifs de films.. c’est vrai qu’il est tellement jouissif de télécharger séries et films avec une connexion extra lente…
source : http://www.aljazeera.com/news/africa/2013/03/201331793613725182.html
Lire l'article | Avis utilisateurspar Agathe, le 30 novembre 2012
Voilà l’histoire : en octobre dernier, au premier du mois, un groupe a été crée sur Facebook par plusieurs femmes arabes : deux Libanaises, Yalda Younès et Diala Haïdar, une Palestinienne, Farah Barqaoui et une Egyptienne Sally Zohney. sur la page dont le nom est « The Uprising of Women in the Arab World », ces femmes ont demandé d’écrire un message qui commence par « Je soutiens le soulèvement des femmes dans le monde arabe » puis de le continuer en donnant les raisons de leur soutien.
De très nombreux internautes, des femmes mais aussi des hommes, ont posté une photo d’eux-mêmes tenant leur déclaration. Une des participantes, Dana Bakdounis, une jeune militante syrienne, publie le 21 octobre une photo d’elle-même (voir la photo) ou elle est est tête nue, cheveux court et en débardeur; elle nous tend une feuille sur laquelle est inscrit en anglais et en arabe : « Je soutiens le soulèvement des femmes dans le monde arabe parce que pendant vingt ans je n’avais pas le droit de sentir le vent dans mes cheveux ni sur mon corps ». Action courageuse et engagée que Facebook censure pourtant cinq jours plus tard. Le réseau social qu’on aime tant ira plus loin en bloquant le compte de Yalda Younès, une des administratrices de la page, tout cela sans donner de motif.
Une vague de cybermilitants vont protester contre ces sanctions injustes en lançant une vaste campagne invitant les internautes à partager la photo de Dana. Celle-ci réapparaîtra alors sur la page « The Uprising of Women in the Arab World » le 31 octobre mais deux jours plus tard, toutes les administratrices de la page apprennent par Facebook qu’elle risquent de voir leur compte supprimé définitivement, parce qu’en partageant un post qui appelle à soutenir Dana sur Twitter, un réseau concurrent, elles auraient violé les règles de Facebook.
Comment interpréter cette censure? Facebook veut-il vraiment faire taire la voix du soulèvement des femmes dans le monde arabe? Pourquoi? Il n’y aurait donc pas de liberté d’expression sur Facebook?
Quoi qu’il en soit, il y a quelques jours, Facebook s’est justifié en invoquant une erreur interne, et a ajouté que les profils des administratrices vont être rétablis sous peu : ouf! car dans ces cas le VPN est battu. Pourvu que cela ne se reproduise plus sinon on est fichu!
Lire l'article | Avis utilisateurspar admin, le 14 octobre 2012
Depuis 2011, des connexions à internet ont été observées en Corée du Nord, elles sont toutefois réservées à quelques membres privilégiés du régime. Cette petite fenêtre de liberté est aussi ouverte aux diplomates étrangers. Les autres Nord-Coréens qui parviendraient à accéder à internet n’ont accès qu’à un intranet limité à une boîte de réception et à quelques sites de propagandes.
Ainsi, internet rest très filtré, et nous ne savons pas réellement à quoi accèdent les téléphones connectés en 3G dans la capitale Pyongyang. Ce service mobile, contrôlé par les autorités, est fourni par Orascom, une société égyptienne.
Internet pour les autres
Le régime a développé un site officiel faisant la promotion du pays : allez y faire un tour, vous aurez presque envie d’aller le visiter! Images joyeuses et colorées d’une population heureuse de vivre autour de son dictateur joufflu. C’est apparemment un site pour le reste du monde, qui nous est destiné.. internet, ça reste pour les autres même quand c’est fait par les Nord-Coréens. Avec un compte Twitter et une chaîne YouTube le régime utilise internet pour dorer son image et se faire un peu d’argent : selon le « New York Times » , Kim Jong-eun a mis sur pied une équipe de hackers qui ont détourné jusqu’à 6 millions de dollars en s’attaquant à des sites sud-coréens.
Un mirage d’eau quand on a soif
Internet n’existe pas en Corée du Nord, il y a pourtant un constructeur de tablette nord-coréen : Chosun Computer, l’a présenté récemment lors d’un salon à Pyongyang, et elle est sous Android. Il semble que cette tablette serve plus à la lecture des eBooks qu’à autre chose; en effet, l’appareil ne pouvant se connecter à internet, on se demande de quelle manière les contenus y peuvent être chargés… une communauté de chauves qui a une usine de peignes.
Lire l'article | Avis utilisateurs