par admin, le 1 juin 2015
Le directeur général de la gendarmerie, Devis Favier, a appelé le 28 mai, lors d’une audition dans le cadre de la Commission d’enquête parlementaire sur le maintien de l’ordre, à étudier « la question du brouillage des réseaux sociaux et celle de l’interception de certains textos ».
Cette commission d’enquête s’est tenue pour trouver le moyen de gérer le phénomène des ZAD (Zone à Défendre) sans que d’accidents graves comme la mort de Rémi Fraisse (tué par un tir de grenade de la gendarmerie) ne se produisent.
La commission a ainsi parlé de l’utilisation d’inrenet et plus particulièrement des réseaux sociaux qui sont utilisés pour appeler à l’organisation de manifestations. C’est à cette occasion que le Directeur général de la Gendarmerie national a exprimé son souhait d’avoir la possibilité de brouiller les réseaux sociaux : « À l’occasion de manifestations, on observe que, par le biais de Twitter, de textos, des consignes de déplacement de tel point à tel autre sont données et les forces de l’ordre en sont réduites à suivre plus qu’à anticiper. De ce fait, les réactions ne sont pas forcément élaborées tactiquement au point qu’il arrive que des unités se dispersent et perdent leur force opérationnelle – point de départ de situations susceptibles de dégénérer ».
Il ajoutera : « L’idée peut choquer mais il faudra examiner les conditions permettant, en situation dégradée, d’être plus contraignants sur les réseaux sociaux, d’examiner, sous le contrôle de l’autorité judiciaire et des autorités administratives, la question du brouillage et celle de l’interception de certains textos ».
Oui l’idée choque, quand on se souvient que c’est grâce aux réseaux sociaux que les révolutions arabes ont pu avoir lieu pour se débarrasser de dictateurs -même si d’autres sont apparus, mais c’est une autre histoire.
La gendarmerie ne s’en tient pas là puisque qu’elle dit recruter des « sources« , autrement dit des « taupes » dans les mouvements zadistes.
Lire l'article | Avis utilisateurspar Agathe, le 30 novembre 2012
Voilà l’histoire : en octobre dernier, au premier du mois, un groupe a été crée sur Facebook par plusieurs femmes arabes : deux Libanaises, Yalda Younès et Diala Haïdar, une Palestinienne, Farah Barqaoui et une Egyptienne Sally Zohney. sur la page dont le nom est « The Uprising of Women in the Arab World », ces femmes ont demandé d’écrire un message qui commence par « Je soutiens le soulèvement des femmes dans le monde arabe » puis de le continuer en donnant les raisons de leur soutien.
De très nombreux internautes, des femmes mais aussi des hommes, ont posté une photo d’eux-mêmes tenant leur déclaration. Une des participantes, Dana Bakdounis, une jeune militante syrienne, publie le 21 octobre une photo d’elle-même (voir la photo) ou elle est est tête nue, cheveux court et en débardeur; elle nous tend une feuille sur laquelle est inscrit en anglais et en arabe : « Je soutiens le soulèvement des femmes dans le monde arabe parce que pendant vingt ans je n’avais pas le droit de sentir le vent dans mes cheveux ni sur mon corps ». Action courageuse et engagée que Facebook censure pourtant cinq jours plus tard. Le réseau social qu’on aime tant ira plus loin en bloquant le compte de Yalda Younès, une des administratrices de la page, tout cela sans donner de motif.
Une vague de cybermilitants vont protester contre ces sanctions injustes en lançant une vaste campagne invitant les internautes à partager la photo de Dana. Celle-ci réapparaîtra alors sur la page « The Uprising of Women in the Arab World » le 31 octobre mais deux jours plus tard, toutes les administratrices de la page apprennent par Facebook qu’elle risquent de voir leur compte supprimé définitivement, parce qu’en partageant un post qui appelle à soutenir Dana sur Twitter, un réseau concurrent, elles auraient violé les règles de Facebook.
Comment interpréter cette censure? Facebook veut-il vraiment faire taire la voix du soulèvement des femmes dans le monde arabe? Pourquoi? Il n’y aurait donc pas de liberté d’expression sur Facebook?
Quoi qu’il en soit, il y a quelques jours, Facebook s’est justifié en invoquant une erreur interne, et a ajouté que les profils des administratrices vont être rétablis sous peu : ouf! car dans ces cas le VPN est battu. Pourvu que cela ne se reproduise plus sinon on est fichu!
Lire l'article | Avis utilisateurspar Agathe, le 26 novembre 2012
Des gouvernements qui filtrent et qui surveillent internet? Il y en a sans doute une bonne quantité, depuis que les mouvements sociaux s’organisent sur le net pour mener à bien leurs actions. Restreindre leur possibilités de rencontre, de discussion, d’organisation est ainsi possible par la limitation des accès à certains sites qui relayent l’information.
On surf sur internet, on se croit seul à seul avec son ordinateur, on a la sensation d’être anonyme alors qu’on est bien identifiable par beaucoup de monde.
Dans les pays où le régime est autoritaire, où parler ou communiquer peut-être dangereux pour sa propre vie, les internautes se sont mieux a trouver des manières de contourner les dispositifs de contrôle.
Ainsi, un site a été crée pour les aider : How To Bypass Internet Censorship. Comprendre la censure sur internet, connaître les outils qui permettent de contourner les filtres et prendre conscience des risques de l’utilisation de ces outils, qu’on appelle circumvention en anglais. Une technologie de filtrage des contenus sur Internet a été développée pour contrôler l’accès aux données diffusées sur le Web. Ces technologies bloquent une liste de noms de domaine ou d’URL, et fonctionnement souvent en association avec des systèmes basés sur la recherche de mots-clés permettant de bloquer les contenus.
Face à cette offensive censoriale, des technologies de contournement ont été mis en place à leur tour. Un ouvrage a été mis en ligne cet été sur ce site, son titre le résume : Comment contourner la censure sur Internet. Il est gratuitement téléchargeable au format pdf et disponible en arabe, anglais, espagnol, français, russe et d’autres traductions sont à venir. Ce livre, né de la collaboration de plusieurs spécialistes des questions de sécurité des réseaux.
Le livre rappelle bien qu’il nous est impossible de s’exprimer librement, si on ne peut, au départ, librement s’informer. Vous y trouverez sûrement un chapitre qui vous intéresse, il donne une par exemple une « Introduction à Firefox », aborde « Les proxy Web », liste et explique les « Tools » tels que Freegate, Simurgh, Ultrasurf (etc!), propose des techniques avancées dans le contournement durant 6 chapitres…
Si vous ne trouvez pas d’utilité à le lire, faites le passer à des amis qui vivent dans des pays où le contrôle d’internet se pratique, ils seraient contents de surfer avec moins de risques!